vendredi 29 mai 2009

Jackson Njike : "Nous allons faire respecter la loi"


29/05/2009

LE DG DE CANAL HORIZONS CAMEROUN MENACE DE FAIRE SAISIR LE MATÉRIEL DE CÂBLO-OPÉRATEURS INDÉLICATS.
Des informations font état d’une éventuelle descente sur le terrain  à Yaoundé pour la saisie des matériels de certains câblo-opérateurs. Peut-on savoir qui est concerné ?
Je ne vais pas citer les principaux concernés. Par contre, les populations de Yaoundé constatent depuis quelque temps la reprise de la diffusion des chaînes premium de CanalSat que sont Canal+ Horizons, Canal+ Sport, Canal+ Cinéma, Canal+Family et Sport+ par certains cablo-opérateurs. Or, lors du Forum national des activités de la télédistribution (Fonat) qui s’était tenu les 17 et 18 février 2008, il avait été convenu que ces derniers devaient cesser de diffuser ces chaînes, en attendant que nous trouvions un accord global sur toutes les chaînes du bouquet CanalSat. Aujourd’hui, cette importante décision du Fonat, voulue par le ministre de la Communication pour apaiser la situation, est respectée par les câblo-opérateurs de Douala et pas par quelques-uns de Yaoundé et des autres villes du Cameroun. C’est la raison pour laquelle nous entendons faire respecter la loi. 
Avez-vous obtenu des ordonnances de saisie ? 
Oui, nous avons obtenu des ordonnances de saisie du juge. D’ailleurs, il faut savoir qu’il y a eu toute une démarche et que nous sommes ici dans la phase ultime. Nous avons fait des constats d’huissier nécessaires, des mises en demeure. Nous sommes aujourd’hui en situation de saisir leurs matériels. 

Comment faites-vous pour savoir que votre signal est pirate? 
Lors des grands matches, certains câblo-opérateurs balancent des chaînes Canal et les retirent après la fin des matchs. Tout cela est bien vérifié et constaté par des huissiers assermentés. Les populations de Yaoundé le constatent aisément. Et ces opérateurs se reconnaissent très bien. On ne peut pas, alors qu’on essaie d’ouvrir des brèches pour la négociation sur ce qu’on appelle l’autodistribution (c'est-à-dire permettre aux câblo-opérateurs de distribuer nos chaînes moyennant le versement d’une redevance), laisser que des gens nous piratent ainsi. Actuellement, pour avoir les chaînes CanalSat, il faut aller chez nos distributeurs agréés que sont Aston, Satcom et Avilyos. Avec les câblo-opérateurs, seul TV+ distribue aujourd’hui légalement certaines chaînes de notre bouquet. Avec les plus sérieux, nous sommes encore en discussion, comme l ont souhaite les autorités de ce pays. 

Il reste tout de même que vos prix sont très élevés… 
Nous avons fait beaucoup d’efforts depuis quelques années. Nous avons créé la formule Access à 4900 Fcfa. Les gens nous ont dit : « Il n’y a pas les chaînes Canal. » Depuis le 1er mai 2009, nous avons lancé une campagne sur la formule Privilège qui comprend les  quatre chaînes Canal. Elle coûtait  19.900 Fcfa, elle est actuellement à 14900Fcfa, soit une baisse de 5000 Fcfa. C’est déjà un effort. Nous allons continuer. Mais, on ne peut pas aller plus loin alors que des gens piratent nos chaînes et nous empêchent de faire du volume. C’est le serpent qui se mord la queue.   

A votre arrivée à la tête de la toute nouvelle filiale Canal horizons Cameroun, vous avez annoncé des actions sociales. Qu’en est-il aujourd’hui ? 
La mise en route des mesures se fait progressivement. Nous préparons des protocoles de partenariat avec un certain nombre d’acteurs et d’institutions majeurs du Cameroun. Nous suivons de très près ce qui se passe dans les fédérations sportives. Nous participons aux Ecrans noirs. Des projets sont également en vue avec la presse, la société civile, le monde du sport. Nous sommes en train de nous installer. Je réitère que nous sommes  là pour accompagner la vie sociale du Camerou

Sources: le jour

samedi 2 mai 2009

Canal + se prépare un bel avenir en Afrique


Jean-Noël Tronc, président directeur-
général de Canal Overseas.

02.05.2009
Trois mois après l’Algérie, Canal Overseas a débarqué le 21 avril au Maroc avec une nouvelle offre satellite destinée au Maghreb. Le bouquet proposé par la filiale de Canal+ pour l’international, et qui devrait bientôt être disponible en Tunisie, est composé de 25 chaînes généralistes -- Canal+, France 2…-- musicales, de cinéma, sport, info et découverte. Jean-Noël Tronc, président directeur-général de Canal Overseas, indique à Afrique Magazine comment cette offre s’est enrichie en mars dernier des plus grands matchs de football européens, pour coller davantage aux attentes des téléspectateurs maghrébins. Il explique également pourquoi, selon lui, l’Afrique, où le groupe est également présent depuis vingt ans avec Canal Horizons, est aujourd’hui le continent le plus prometteur en terme de développement économique.

Afrique magazine : Les journaux algériens étaient dubitatifs vis-à-vis de l'offre de Canal Overseas, en janvier, notamment en raison de l'absence originelle de football dans le forfait. Vous avez depuis étayé cette offre, depuis mars, grâce à un accord avec le groupe arabe ART. L’avez-vous fait suite à ces critiques ?
Jean-Noël Tronc : A son lancement, nous avions du football dans notre « Bouquet de CANAL+ » car notre offre sport se composait des trois chaînes de grands clubs : OL TV, OM TV et Girondins TV, ainsi que d’InfoSport. Il s’avère que nous n’avions pas de sport premium disponible sur CANAL+ car les droits étaient détenus par d’autres diffuseurs. Conscients de ce handicap, nous avons entamé dès janvier 2009 des négociations avec ART. Grâce à notre accord avec ART,  nous avons fortement renforcé notre offre sport et nous pouvons désormais offrir en direct les matchs de la Ligue des Champions et le meilleur match de la Ligue 1 française chaque dimanche soir, sans oublier l’émission Canal Football Club. D’où un très bon accueil lors de notre lancement à Alger le mois dernier.



Prévoyez-vous d'aller encore plus loin en acquérant les droits sur les championnats anglais, italien... voire sur la Coupe du Monde ou la Coupe d'Afrique des Nations ? 
Nous verrons. Pour l’instant, l’offre foot est déjà abondante pour un bouquet qui se veut généraliste.


On vous a également reproché le prix du forfait en Algérie : 12 000 Dinars les six mois, soit 120 euros, un SMIC algérien. Quel public Canal Overseas vise-t-il dans cette région ? Avec quels objectifs chiffrés à court terme ? Les premiers retours sont-ils concluants en terme de nombre d’abonnés ?
Le prix du « Bouquet de Canal + » reflète la qualité de notre offre qui est avant tout  un produit Premium. Ce prix s’explique donc par la qualité des chaînes, notamment des trois chaînes premium de CANAL+ et par les droits que nous avons acquis. Notre offre s’adresse principalement au pouvoir d’achat de notre cible, c’est à dire aux classes moyennes et supérieures. En Algérie, l’offre est commercialisée depuis presque deux mois et remporte un vrai succès. Nous avons vendu plusieurs dizaines de milliers de cartes.


Le public visé au Maghreb est-il le même qu'en Afrique subsaharienne ?
Non car  le modèle marketing du bouquet au Maghreb est aujourd’hui plus limité : un seul bouquet, pas d’option, uniquement des cartes prépayées, une cible unique de clientèle avec les classes moyennes et supérieures. En Afrique Sub-saharienne nous sommes un media actif depuis près de vingt ans. Nous redémarrons à peine au Maghreb ; chaque chose en son temps.



Comment Canal Overseas aborde-t-il la question du piratage au Maghreb ? Est-il question de l'éradiquer, à terme, ou bien davantage de faciliter l'accès à une offre légale à un certain public, quand bien même des offres pirates subsisteraient ?
L’importance du piratage s’explique notamment par le fait que les téléspectateurs du Maghreb n’avaient pas accès à une offre légale de chaînes françaises. Le seul recours était le piratage direct, ou indirect, par l’accès à des bouquets pour lesquels les droits audiovisuels n’étaient acquis que pour la France. Avec le « Bouquet de Canal + », en partenariat avec ARABSAT, il y a désormais une alternative. Par ailleurs, notre offre est distribuée sous forme de cartes prépayées de 6 ou 12 mois, dotées d’un système de cryptage sécurisé grâce à la dernière génération de carte VIACCESS (PC 4.0). Ce système est très fiable. Et enfin grâce à notre partenaire satellitaire, ARABSAT, la couverture du monde arabe avec le satellite BADR-6 nous assure une séparation entre marchés des deux rives de la Méditerranée. Avec le « Bouquet de Canal + » qui est une offre légale, nous garantissons à nos abonnés la tranquillité, la simplicité et la continuité de service, ce qui n’est pas le cas quand il s’agit d’une offre piratée.



Est-il plausible d’imaginer un Mondial de football diffusé en Algérie uniquement par Canal Overseas, alors que le gouvernement y a subventionné des cartes ART, en 2006, pour permettre à ses citoyens, en colère en raison de la non diffusion de l’événement sur la chaîne publique, de regarder cet événement sportif ?
La question ne se pose pas à ce stade ; et je rappelle qu’en Afrique Sub-saharienne, là où nous avons les droits de la Coupe du Monde, nous partageons des matchs avec les grandes chaînes nationales qui sont des partenaires importants.





Canal Horizons a cessé d'exister en 2000, au Maghreb, pour cause de non rentabilité. Ce service était-il rentable en Afrique subsaharienne ? L’est-il toujours ? Est-il possible d’estimer la part de l’Afrique dans le chiffre d’affaire de Canal Overseas ?

Le modèle qui existait jusqu’en 2000 au Maghreb était très différent du nouveau bouquet que nous venons de relancer avec ArabSat : il n’y avait auparavant qu’une seule chaîne, un modèle de commercialisation lourd avec de la gestion d’abonnés. En Afrique subsaharienne, où le marché n’est pas touché par le problème de la couverture directe des satellites européens, notre développement s’accélère ; notre nombre d’abonnés a cru de 35% en 2008 avec nos nouvelles offres ACCESS, contre 17% de croissance en 2007.


Vous estimez que l'Afrique est « le continent le plus prometteur en termes de développement économique ». Pourquoi ?
L’Afrique, vue d’ailleurs et notamment d’Europe, est un continent dont le potentiel économique est largement sous-estimé. La hausse des investissements étrangers, l’augmentation du pouvoir d’achat de la classe moyenne ainsi que du taux d’équipement, l’essor des services et pas seulement de la téléphonie mobile, sont des faits concrets. La consommation de télévision concerne près de 90% de la population, et l’équipement des foyers croît rapidement et dépasse 50% dans certains pays. Avec plus de 45 millions de foyers dans des pays où la télévision francophone est consommée, la demande pour une télévision numérique payante de qualité va croître fortement. Pour cela il faut une couverture globale, une offre diversifiée où les chaînes locales occupent une place importante (elles sont déjà douze sur notre bouquet CANALSAT HORIZONS) et des tarifs diversifiés pour élargir la cible des foyers intéressés.


Quels sont vos principaux concurrents en Afrique ? Le marché de la télévision payante est-il réellement concurrentiel sur ce continent ?
Contrairement à une idée reçue, la concurrence y est très forte et s’accroît rapidement: le piratage, bien sûr, est le premier concurrent et c’est un concurrent d’autant plus redoutable qu’il est déloyal. Mais aussi des centaines de câblo-opérateurs, les diffuseurs terrestres MMDS (Multipoint Multichannel Distribution Service, ndlr), des grands opérateurs panafricains comme le sud-africain Multichoice, qui couvre certaines régions francophones importantes d’Afrique centrale. Un exemple : dans un pays comme le Cameroun, où nous avons environ 15 000 clients, il y a plusieurs centaines de milliers de foyers abonnés aux réseaux câblés concurrents de notre offre.


Canal Overseas a-t-il un rôle de producteur à jouer en Afrique, plus important que celui qu'il endosse actuellement (Afrikart, Talents d'Afrique...) ? Vous reproche-t-on de ne pas être suffisamment actif sur ce créneau ?
CANALSAT HORIZONS apporte un véritable contenu de proximité : un film, documentaire ou concert, est diffusé tous les mois sur CANALSAT HORIZONS. Nous produisons aujourd’hui quatre émissions dédiées à l’Afrique : Couleurs Horizons, Talents d’Afrique, Afrik’art et Zoom Horizons. Dans le domaine cinématographique, nous avons également coproduit plusieurs dizaines de films africains tels, pour les plus récents, « le Roi Debout » de Jean-Marie Teno, « Cœur de Lion » de Boubakar Diallo, « MinYé » de Souleymane Cissé ou « les Feux de Manfare » de Mansour Wade. Nous diffusons aujourd’hui douze chaînes africaines ainsi que trois radios africaines, ce qui les rendent accessibles dans plus de vingt pays d’Afrique Subsaharienne.


Propos recueillis par Saïd Aït-Hatrit.
Source :Afrique magazine International

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