mardi 29 décembre 2009

Jackson Njike : La Can 2010 sera différente des précédentes


Le Directeur général de Canal+ Horizons Cameroun décline les offres de son média à la veille de la Can 2010.

Quelle est l’offre de Canal + Horizons pour la coupe d’Afrique des nations de football qui commence bientôt en Angola?
Notre offre est de trois ordres : technologique, commerciale et éditoriale. Sur le plan technologique, nous avons lancé il y a quelques semaines le Pvr (un décodeur-enregistreur multifonctions) et la Haute définition notamment sur la chaîne Canal+ Horizons. Nos abonnés qui souscriront cette option bénéficieront d’un confort jamais égalé en Afrique noire.
Sur le plan éditorial, Canal+ a mis d’énormes moyens pour permettre aux Africains de regarder cette Can dans les meilleures conditions possibles. Les 32 matches seront diffusés sur nos chaînes, commentés et analysés par les meilleurs spécialistes que nous suivons régulièrement sur les matches de Champions League ou des meilleurs championnats occidentaux.

Sera-t-elle différente des éditions précédentes? En quoi?
Elle sera différente des éditions précédentes, puisqu’elle précède quand même la première Coupe du monde sur la terre africaine. C’est pourquoi nous avons mis tout en œuvre pour lancer avant cette Can les innovations majeures que j’annonce plus haut. C’est quand même la première fois que la télévision en haute définition est présente en Afrique noire francophone, de même que des outils comme le Pvr.

Y aura-t-il une mobilisation marketing et éditoriale spéciale?
Notre plan marketing prévoit une cérémonie de présentation de toute notre activité pendant la Can. Nous ferons aussi beaucoup de social, puisque nous envisageons remettre des téléviseurs et des abonnements dans un certain nombre de prisons et d’orphelinats afin que tous puisque regarder cette Can dans les meilleures conditions possibles, et ainsi porter bonheur à notre équipe fanion, les Lions indomptables. Sur le plan éditorial, il n’est pas exclu que de très grands consultants camerounais défilent sur notre plateau en Angola, comme cela a toujours été le cas.

Certains responsables des chaînes de télévisions nationales se sont plaints des coûts d’accès aux images très élevés (2 milliards Fcfa pour le Nigeria et 1 milliard pour les autres pays participants). A quel niveau êtes-vous concernés et comment comptez-vous rentabiliser votre antenne?
C’est vrai que cela n’a pas été facile, même pour nous, d’obtenir les droits de cette Can. Mais c’est la loi du marché. Il y a une forte demande de football, ce qui fait augmenter les droits. Maintenant, nous souhaitons tous que cela reste dans des proportions raisonnables.
Doit-on s’attendre à une autre battue contre les auteurs de piratage de vos images au Cameroun (câblo-distributeurs), avec pour conséquence l’intervention de l’Etat pour des raisons politiques (“intérêt de la nation”)?
L’Etat du Cameroun avait organisé après la Can 2008 le Forum national des activités de télédistributions (Fonat) à l’issue duquel tous les opérateurs du secteur s’étaient mis d’accord sur l’arrêt de la diffusion des chaînes Canal+ et un moratoire de cinq mois sur les autres chaînes. D’après des constats d’huissiers que nous avons réalisés ces derniers jours, nous observons une recrudescence de la diffusion de nos chaînes, notamment dans la ville de Yaoundé, violant ainsi les résolutions du Fonat et plus généralement les lois camerounaises. Des mises en demeure sont en train d’être transmises à ces opérateurs qui, s’ils récidivent, verront leur matériel saisi et confisqué avant ou après la Can. Nous ne nous focalisons pas principalement sur cet évènement pour faire ce que la loi nous autorise de faire. Toutes les autorités camerounaises avec qui nous avons discutées souhaitent au moins le respect de cet accord minimal, qui spolie une grande partie de nos droits, mais que nous avons accepté pour préserver la paix sociale. De notre côté, nous avons respecté tous les engagements que nous avons pris au sortir de ce Fonat. Le ministre de la Communication et les plus hautes autorités camerounaises que j’entretiens régulièrement sur la question savent bien qu’on ne
peut pas passer son temps à voler un produit qui ne vous appartient pas et demander la protection de l’Etat.


Propos recueillis par Justin Blaise Akono, Mutations

vendredi 13 novembre 2009

Protestation : Les câblo-distributeurs assiègent le Mincom


13.11.2009

 Protestation : Les câblo-distributeurs assiègent le Mincom 

Ils sont allés solliciter l`intervention de leur tutelle après le démantèlement de certains des leurs.

La cour arrière et la cour avant du ministère de la Communication (Mincom) ont ressemblé pendant toute la journée d`hier à un marché. En effet, une centaine de télédistributeurs, grossistes et détaillants, disent être venus rencontrer le ministre de la Communication, pour déplorer "l`attitude et le comportement de la régie Planète Media, concessionnaire de la communauté urbaine de Yaoundé", qui est chargée de la perception des droits d`exploitation du domaine privé et public communaitaire. Et, surtout, "de savoir qui a le droit de gérer le secteur de la télédistribution", a laissé entendre un télédistributeur, très en colère.

En fait, mercredi dernier, l`un des leurs, Inter Tv, basé au quartier Messa dit Carrière, a vu son matériel démonté par la Scaap (société civile des arts audiovisuels et photographiques). Laquelle Scaap avait déjà mené la même action en septembre dernier. elle avait démonté le matériel des opérateurs des quartiers Mimboman et Ekoudou. "Elle procède à la destruction des biens de production des entreprises, au prétendu prétexte d`attribution des zones de dessertes, en dépit des conclusions de la rencontre du 29 août 2009 et dont les pourparlers sont en cours", indique jean Claude Moungole, le secrétaire technique du syndicat national des télédistributeurs par câble du Cameroun.

Conflits internes
Lors de leur déploiement au Mincom hier, ils ont pu rencontrer le directeur de la communication privée et le chef de la division juridique du Mincom. Ces deux responsables, Janvier Mvoto Obounou et Jean Tobie Hondt leur ont dit que l`action de Planète Media et de la Scaap n`était pas légal, au regard de la loi. Mais, les opérateurs de la télédistribution n`ont pas décampé. "Nous vouons que le ministre nous signe une note dans ce sens pour nous rassurer", a indiqué l`un d`entre eux, posté comme ses confrère devant l`entrée principal du bâtiment qui abrite le Mincom et le ministère de la Culture. Ils confient au passage que cette situation a entraîné des conflits internes débouchant sur le délestage en images. Car, "les opérateurs qui continuent de travailler subissent des sabottages, peut-être initiés par ceux qui ont été démentélés", croit savoir un câblodistributeur détaillant.

Pour Sébastien Mengue, directeur général de Planète Media, l`une des parties pointées du doigt, "le véritable problème est celui de la perception des droits. ils ne veulent pas payer les taxes". Notamment 500 Fcfa par abonné. Il remonte pratiquement à la source du conflit: Selon lui, parmi les 350 opérateurs recensés, seuls 12 ont des dossiers au Mincom et bénéficient de la tolérance administrative. "Nous leur avons même conseillé de ne pas rejeter les autres", se défeznd Sébastien Mengue pour qui, c`est l`un des 12, qui est allé se plaindre auprès de la scaap qui dispose d`une ordonnance de justice lui permettant de saisir le matériel des auteurs de piratage d`image. Ce que la Scaap a fait. "Nous travaillons sur la base des données du Mincom", tient à préciser le Dg de Planète Media. Et comment comprendre le départ des opérateurs de la câblodistribution du Mincom hier, presqu`à l`anglaise? "Le ministre nous a dit qu`il est au courant de notre problème et que ses collaborateurs sont en train de travailler dessus. Car, selon lui, l`administration est écrite".

Justin Blaise Akono

Source: Mutation

mardi 13 octobre 2009

Télévision à péage : Deals réussis entre Canal Overseas et Multichoice en Afrique.


13.10.2009

Un accord a été conclu entre Multichoice l’opérateur africain du groupe Naspers de la Télévision à péage et le groupe Français leader en Afrique francophone Canal Oversees.

Cet accord prévoit la cession à COSA de la base clientèle de Multichoice en Afrique centrale francophone (Burundi, le Rwanda et la République démocratique du Congo) cela pour consolider sa position en Afrique subsaharienne d’expression francophone.
Notons tout de même qu’avant cet accord, il existait déjà un accord informel qui les permettait de se respecter dans ce marché. Ce respect consistait à la non diffusion de certaines chaînes et programmes dans les différents territoires de peur à nuire aux intérêts de l’autre ou d’entrer en concurrence frontale. Les chaînes Supers Sport en français dont DSTV détenait les droits ne pouvait être diffusées sur les territoires occupés par COSA ou encore le droit de diffuser la formule 1 par COSA.
Mais le lancement par Multichoice à un moment donné d’une offre des chaînes en français dans ses territoires anglophones empiétant ainsi sur les intérêts de Canal dans ces territoires ainsi que les territoires francophones. En réponse à cette action, COSA a menacé d’entrer dans les marchés anglophones, éventuellement par l'acquisition de GTV (opérateur anglais ayant fait juste quelques mois sur le marché africain).
Pour consolider cet accord, COSA a également acquis les droits de la première ligue dans l’espace francophone de l’Afrique subsaharienne en dehors du Nigeria pour satisfaire cette base clientèle déjà habituée à ces programmes. Notons tout de même qu’avant l’acquision de la « EPL », beaucoup d’opérateurs étaient intéressés par ces droits. Le mérite revient au groupe STV qui depuis près de deux avait les droits exclusifs sur le Cameroun. Nous pensons que leur action à valoriser ces droits sur l’espace francophone au point où un consortium des chaînes africaines était intéressé par les mêmes droits. En effet, le consortium ayant syndiqué les moyens pour l’acquision des dits droits en Afrique était composée des 18 membres dont la majorité ne voulait pas s’afficher ouvertement. On peut citer parmi ces membres : Oui TV, Star TV, Total Acces, Skyy médias, Kiss FM, Zuku TV, VOX Afrique, Next Generation Broadcasting, Imanle Afrique, et plusieurs anciens représentants GTV (dont un de la Sierra Leone). Selon Rolande Kammogne, PDG, Vox Africa, «un pont doit être construit entre les pays de l'Afrique francophone, L'EPL a le potentiel de croissance dans les pays francophones ». Cinq pays de l’Afrique francophone était dans le consortium.
Durant la rentrée de programme de COSA en Afrique, il s’est proposé donner plus d’espace pour les programmes africains (Massa sa du camerounais Daniel Kamwa) a été diffusé sur canal plus le mois passé. Des analystes pensent que cela participera à consolider son offre sur l’Afrique d’autant plus que Multichoice a connu un succès sans pareil dans l’édition et la diffusion de la chaîne Africa Magic entièrement dédier aux films Nigérians.
Il est sans doute certain que la demande créée par la diffusion de ce championnat dans le Nigeria depuis des années par l’opérateur sud africain à amener les operateurs locaux Nigérians a s’intéresser aussi à l’achat de ces droits de la EPL au point où Hi TV(28 million de dollar) s’est arrogé l’exclusivité des ces droits sur le Nigeria depuis près de deux ans. Elle a obtenu la Barclays Premier League, la Liga et la Série A italienne au Nigeria et a également obtenu les droits de diffusion de la Carling Cup anglaise 2009-2011, l'UEFA Champions League 2009-2011 et en Coupe UEFA. Une étude montre que plus de 40 % des recettes publicitaires des mediats nigérian provienne du football
Le mois passé, lors de la présentation des résultats financiers du groupe Canal+, le PDG Bertrand Méheut avait indiqué que l'Afrique représentait un "business rentable" pour Canal+, avec une croissance du portefeuille d'abonnés de l'ordre de 30%.
Il est également à noter que COSA n’est pas seulement éditeur de bouquet Canal+ Horizons, mais aussi la diffusion et la distribution de Canal+ Horizons et de CanalSat Horizons par satellite en bande KU sur 27 pays d’Afrique Centrale et de l’Ouest, en bande Ku et par ADSL avec TVO au Sénégal.
Pour DSTV, il est le maître incontesté de l’Afrique anglophone en dehors du Nigeria qui a plusieurs opérateurs de télévision à péage locaux : Hi TV, Daar Sat, Trends TV etc. le bouquet DStv lancé en 2000 diffuse aujourd'hui plus de 70 chaînes de télévision et 40 programmes de radio dédiés aux communautés de langue anglaise, portugaise, hindi et française et réunit une audience de plus de 450 000 foyers abonnés dans 48 pays d'Afrique subsaharienne.

mardi 22 septembre 2009

Jackson Njike - « 50% de nos revenus vont aux chaînes éditrices »

22.09.2009

interview 

Jackson Njike, directeur général Canal Sat Cameroun, apporte des précisions.

Depuis l'interdiction pour les câblo-opérateurs de redistribuer les chaînes du groupe Canal, y a-t-il eu un impact sur le nombre d'abonnés ?
Il y a effectivement eu une augmentation de nos abonnés. Il y avait un vrai lien entre le phénomène de la piraterie de notre signal et la situation du parc abonnés. Depuis la suspension de cette redistribution illicite, on y voit beaucoup plus clair. Actuellement, nous oscillons entre 15.000 et 18.000 abonnées, puisqu'il y en a à peu près 2000 dont les abonnements arrivent à expiration et qui doivent renouveler.

Où en est-on exactement avec les discussions engagées avec les câblo-distributeurs à l'issue du forum de la télédistribution en février dernier ?
Disons que nous devons faire face à la mauvaise foi de certains opérateurs, dont on a le sentiment qu'ils nous tournent un peu en bourrique. Pour l'instant, nous avons opté pour un système de tolérance, en attendant que les négociations se poursuivent. Certes, en ce moment nos chaînes premium (Canal horizons, canal plus cinéma, canal plus sport, sport+) ne sont plus distribuées, mais il faudra l'étendre aux autres chaînes du bouquet puisque en réalité, 50% de tout ce que nous percevons n'entre pas dans nos poches, mais va aux chaînes éditrices. Ça veut dire que même Tf1, Infosport, ou Disney Channel, qui continuent à être diffusées dans les bouquets, le sont de manière illicite. Mais nous maintenons ce régime de la tolérance. Plus tard, si les choses n'évoluent pas, il faudra sans doute passer à une phase plus répressive.

Quels sont les principaux points d'achoppement ?
Les discussions achoppent surtout sur des problèmes techniques. Nous avions comme principales exigences l'instauration d'un système de cryptage et l'accès aux différentes bases de données. Et en plus de ces pré-requis techniques, il y a le problème du prix. Beaucoup d'opérateurs ont commencé l'activité de la télédistribution sans en comprendre le modèle économique. Car il y a d'importantes questions des droits des chaînes. C'est pour cela par exemple que le cryptage est nécessaire. Un bouquet qui n'a pas les droits de retransmission de la formule 1 par exemple, et qui diffuse Tf1, doit crypter quand le championnat de formule 1 passe.

Les tentatives d'assainissement actuelles au niveau de Yaoundé avec les regroupements en zones et peut-être bientôt l'exigence de cryptage, vont-elles dans le bon sens selon vous ?
Pour l'instant, on regarde un peu tout ça de loin. Le problème, c'est qu'on ne sait pas très bien qui organise le secteur. On ne comprend pas bien le rôle de la Scaap, celui de Planète média, des syndicats, etc. Il faut d'abord que le secteur soit organisé, pour savoir exactement qui perçoit quelle redevance et pourquoi. De plus, le problème ne peut être réglé au niveau de la seule Communauté urbaine de Yaoundé. Si la question est réglée à Yaoundé, il restera Douala et les autres villes. C'est une initiative nationale qui doit être prise pour l'assainissement. C'est pourquoi même si ça va un peu dans le bon sens, et que la zonification peut être une solution intéressante, nous regardons tout ça avec circonspection.
Source : Cameroon Tribune

vendredi 18 septembre 2009

CANALSAT Horizons fait sa rentrée à Yaoundé


18/09/2009

La direction camerounaise de la multinationale française, a organisé une conférence de presse, ce 17 septembre 2009.


C’est le prestigieux Hilton Hôtel, au cœur de la capitale camerounaise, qui a été choisie pour abriter cette rencontre. Devant un parterre d’hommes et femmes de média, la Directeur Général de CANALSAT Horizons Cameroun, Jackson Njike Nounchie, a présenté la représentation qu’il dirige depuis février 2008. La filiale camerounaise du groupe CANAL+ a l’exclusivité de la commercialisation du bouquet CANALSAT Horizons et ses 80 chaînes de radio et télévision.
Pour sa première année d’existence, elle a réussi le tour de force de faire intégrer quatre chaînes de télévision camerounaises dans le bouquet CANALSAT Horizons. « C’est une exposition jamais vue depuis que nous sommes en panafricain », a affirmé Jackson Njike. Son équipe et lui se seront en outre investis dans l’accompagnement de ces chaînes de télévision, ainsi que la facilitation de leurs interventions à l’étranger.

La nouvelle saison CANAL+

C’est à Romain Eyheramendy, le Directeur Marketing Commercial, qu’il est revenu de présenter la saison 2009-2010 du groupe CANALSAT Horizons. Une saison que la représentation dit enrichie « d’encore plus de football, plus de cinéma, plus d’Afrique et plus d’innovations technologiques. »
Du football, avec tous les championnats européens, l’arrivée de la EPL (English Premier League) et bien entendu la coupe du monde 2010. Le cinéma sera dans l’inédit et l’Afrique particulièrement à l’honneur avec la diffusion déjà courante Mah Saah-sah, mais aussi celle annoncé de Jacob’s Cross. Une série nigériane qui raconte l’histoire dramatique d’un fils illégitime.
Le Personal Vidéo Recorder, qui est un décodeur enregistreur, fait son entrée sur la scène camerounaise. Il devrait permettre aux abonnés CANALSAT d’enregistrer leurs programmes sur disque dur externe. La haute définition, quant à elle, est également annoncée pour optimiser la qualité des signaux.

Un environnement délétère

Le Cameroun, que Jackson Njike appelle « un laboratoire » est aussi « un environnement difficile ». La télévision par câble a pignon sur rue et la quasi-totalité des câblo-opérateurs fonctionnent dans l’illégalité. Même si le Directeur Général de CANALSAT Horizons affirme ne pas leur déclarer la guerre, la tension reste vive dans le secteur qui a vu l’organisation, dans la précipitation, début 2008, un forum national sur la distribution de la télévision par câble.
Alors que les camerounais attendaient de vivre la Coupe d’Afrique des Nations de football (CAN) qui se jouait au Ghana, la pose de scellés chez certains de ces « voleurs d’images », comme les appelle Jackson Njike, avait conduit à l’arrêt de la fourniture des ménages, par les petits distributeurs. La concertation avait abouti sur une relative accalmie. Mais la situation est loin d’avoir changé.

Des attentes et des lauriers

Jackson Njike et son équipe attendent toujours que les opérateurs par câble, dont 50% des recettes devraient revenir aux éditeurs d’images, leur reversent la quote-part arrêtée pendant les assises de 2008. Au risque de devoir piocher dans ses propres bénéfices pour reverser à qui de droit, la somme due. Eux qui paient déjà 700 millions de Fcfa l’an, de frais de tva.
La Direction Cameroun de CANAL Horizons Cameroun a profité de cette rencontre pour faire des lauréats, parmi ses collaborations. Trophées, diplômes, enveloppes et cadeaux (des ordinateurs, des imprimantes et scanners) ont été remis aux meilleurs stagiaires de vacances, avec assurances de revenir pour l’année prochaine. Des jeunes revendeurs dont beaucoup auront été jusqu’à 400% des marges à eux exigées. Les points de ventes n’auront pas été en reste.

Max Dominique Ayissi,

Source : http://www.podcastjournal.net

mardi 15 septembre 2009

Accord entre Canal Plus et MultiChoice















 15/09/2009
La hache de guerre a été enterrée. Canal Overseas Africa, filiale du groupe Canal+, a signé un accord avec son concurrent sud-africain MultiChoice, leader de la télévision payante en Afrique anglophone. Pour 10 millions de dollars, selon les sources, Canal Overseas décroche les quelque 20000 abonnés francophones de MultiChoice au Congo, au Rwanda et au Burundi, qui viendront s’ajouter aux vingt pays d’Afrique subsaharienne où il est déjà présent sous les marques Canal+ Horizons et CanalSat Horizons. Ainsi que les droits de la première ligue anglaise de football pour l’Afrique francophone. Si l’accord a été dévoilé le 7 septembre par Canal+, c’est à la suite d’une fuite dans la presse, l’édition du même jour du Figaro l’ayant déjà révélé. Obligeant le groupe à rédiger un communiqué dans l’urgence.



Source : Jeune Afrique



jeudi 30 juillet 2009

COMMUNIQUE DE PRESSE



Paris, le 30 juillet 2009

JEAN-NOEL TRONC, PRESIDENT DIRECTEUR GENERAL DE CANAL
OVERSEAS, RECU PAR SON EXCELLENCE MONSIEUR PAUL BIYA,
PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DU CAMEROUN

Jean-Noël Tronc, Président Directeur Général de CANAL OVERSEAS, a rencontré ce lundi
Son Excellence Monsieur Paul Biya, Président de la République du Cameroun, dans le
cadre d'une audience privée à Paris.
L'entretien a été l'occasion pour Jean-Noël Tronc de souligner la place centrale du
Cameroun dans le secteur de l’audiovisuel en Afrique francophone. En effet, celui-ci
s'illustre notamment par son nombre de chaînes de télévision, un des plus élevés d'Afrique,
qui aux côtés de la CRTV publique compte près d'une dizaine de chaînes de télévision
privées. Le Cameroun se distingue également par son dynamisme dans la production
audiovisuelle.
Ce développement a conduit CANAL OVERSEAS à créer au Cameroun début 2009 sa
troisième filiale en Afrique, alors que le Groupe opère, principalement par des
distributeurs partenaires, dans plus de 25 pays du continent.
Par ailleurs, CANAL OVERSEAS à travers son offre CANALSAT HORIZONS diffuse
quatre chaînes de télévision camerounaises dont la CRTV et trois chaînes privées,
CANAL2 INTERNATIONAL, EQUINOXE TV et STV2 qui sont ainsi accessibles dans plus
de vingt pays d’Afrique Sub-saharienne.
Cette rencontre a permis de souligner que ce développement reste fortement menacé par
le piratage des droits audiovisuels, dont la vigueur suscite une inquiétude croissante des
producteurs d'œuvres audiovisuelles et des détenteurs de droits sportifs au niveau
mondial.
Le développement d’un cadre législatif et règlementaire audiovisuels camerounais dont
Jean-Noël Tronc a souligné « le caractère particulièrement innovant, par la modernisation
de la distribution audiovisuelle qu'il permet, et exemplaire à l'échelle du continent » a été
évoqué durant l'audience. Le Président Paul Biya a marqué son intérêt et sa volonté
d’une action publique ferme quant à sa mise en œuvre.

vendredi 29 mai 2009

Jackson Njike : "Nous allons faire respecter la loi"


29/05/2009

LE DG DE CANAL HORIZONS CAMEROUN MENACE DE FAIRE SAISIR LE MATÉRIEL DE CÂBLO-OPÉRATEURS INDÉLICATS.
Des informations font état d’une éventuelle descente sur le terrain  à Yaoundé pour la saisie des matériels de certains câblo-opérateurs. Peut-on savoir qui est concerné ?
Je ne vais pas citer les principaux concernés. Par contre, les populations de Yaoundé constatent depuis quelque temps la reprise de la diffusion des chaînes premium de CanalSat que sont Canal+ Horizons, Canal+ Sport, Canal+ Cinéma, Canal+Family et Sport+ par certains cablo-opérateurs. Or, lors du Forum national des activités de la télédistribution (Fonat) qui s’était tenu les 17 et 18 février 2008, il avait été convenu que ces derniers devaient cesser de diffuser ces chaînes, en attendant que nous trouvions un accord global sur toutes les chaînes du bouquet CanalSat. Aujourd’hui, cette importante décision du Fonat, voulue par le ministre de la Communication pour apaiser la situation, est respectée par les câblo-opérateurs de Douala et pas par quelques-uns de Yaoundé et des autres villes du Cameroun. C’est la raison pour laquelle nous entendons faire respecter la loi. 
Avez-vous obtenu des ordonnances de saisie ? 
Oui, nous avons obtenu des ordonnances de saisie du juge. D’ailleurs, il faut savoir qu’il y a eu toute une démarche et que nous sommes ici dans la phase ultime. Nous avons fait des constats d’huissier nécessaires, des mises en demeure. Nous sommes aujourd’hui en situation de saisir leurs matériels. 

Comment faites-vous pour savoir que votre signal est pirate? 
Lors des grands matches, certains câblo-opérateurs balancent des chaînes Canal et les retirent après la fin des matchs. Tout cela est bien vérifié et constaté par des huissiers assermentés. Les populations de Yaoundé le constatent aisément. Et ces opérateurs se reconnaissent très bien. On ne peut pas, alors qu’on essaie d’ouvrir des brèches pour la négociation sur ce qu’on appelle l’autodistribution (c'est-à-dire permettre aux câblo-opérateurs de distribuer nos chaînes moyennant le versement d’une redevance), laisser que des gens nous piratent ainsi. Actuellement, pour avoir les chaînes CanalSat, il faut aller chez nos distributeurs agréés que sont Aston, Satcom et Avilyos. Avec les câblo-opérateurs, seul TV+ distribue aujourd’hui légalement certaines chaînes de notre bouquet. Avec les plus sérieux, nous sommes encore en discussion, comme l ont souhaite les autorités de ce pays. 

Il reste tout de même que vos prix sont très élevés… 
Nous avons fait beaucoup d’efforts depuis quelques années. Nous avons créé la formule Access à 4900 Fcfa. Les gens nous ont dit : « Il n’y a pas les chaînes Canal. » Depuis le 1er mai 2009, nous avons lancé une campagne sur la formule Privilège qui comprend les  quatre chaînes Canal. Elle coûtait  19.900 Fcfa, elle est actuellement à 14900Fcfa, soit une baisse de 5000 Fcfa. C’est déjà un effort. Nous allons continuer. Mais, on ne peut pas aller plus loin alors que des gens piratent nos chaînes et nous empêchent de faire du volume. C’est le serpent qui se mord la queue.   

A votre arrivée à la tête de la toute nouvelle filiale Canal horizons Cameroun, vous avez annoncé des actions sociales. Qu’en est-il aujourd’hui ? 
La mise en route des mesures se fait progressivement. Nous préparons des protocoles de partenariat avec un certain nombre d’acteurs et d’institutions majeurs du Cameroun. Nous suivons de très près ce qui se passe dans les fédérations sportives. Nous participons aux Ecrans noirs. Des projets sont également en vue avec la presse, la société civile, le monde du sport. Nous sommes en train de nous installer. Je réitère que nous sommes  là pour accompagner la vie sociale du Camerou

Sources: le jour

samedi 2 mai 2009

Canal + se prépare un bel avenir en Afrique


Jean-Noël Tronc, président directeur-
général de Canal Overseas.

02.05.2009
Trois mois après l’Algérie, Canal Overseas a débarqué le 21 avril au Maroc avec une nouvelle offre satellite destinée au Maghreb. Le bouquet proposé par la filiale de Canal+ pour l’international, et qui devrait bientôt être disponible en Tunisie, est composé de 25 chaînes généralistes -- Canal+, France 2…-- musicales, de cinéma, sport, info et découverte. Jean-Noël Tronc, président directeur-général de Canal Overseas, indique à Afrique Magazine comment cette offre s’est enrichie en mars dernier des plus grands matchs de football européens, pour coller davantage aux attentes des téléspectateurs maghrébins. Il explique également pourquoi, selon lui, l’Afrique, où le groupe est également présent depuis vingt ans avec Canal Horizons, est aujourd’hui le continent le plus prometteur en terme de développement économique.

Afrique magazine : Les journaux algériens étaient dubitatifs vis-à-vis de l'offre de Canal Overseas, en janvier, notamment en raison de l'absence originelle de football dans le forfait. Vous avez depuis étayé cette offre, depuis mars, grâce à un accord avec le groupe arabe ART. L’avez-vous fait suite à ces critiques ?
Jean-Noël Tronc : A son lancement, nous avions du football dans notre « Bouquet de CANAL+ » car notre offre sport se composait des trois chaînes de grands clubs : OL TV, OM TV et Girondins TV, ainsi que d’InfoSport. Il s’avère que nous n’avions pas de sport premium disponible sur CANAL+ car les droits étaient détenus par d’autres diffuseurs. Conscients de ce handicap, nous avons entamé dès janvier 2009 des négociations avec ART. Grâce à notre accord avec ART,  nous avons fortement renforcé notre offre sport et nous pouvons désormais offrir en direct les matchs de la Ligue des Champions et le meilleur match de la Ligue 1 française chaque dimanche soir, sans oublier l’émission Canal Football Club. D’où un très bon accueil lors de notre lancement à Alger le mois dernier.



Prévoyez-vous d'aller encore plus loin en acquérant les droits sur les championnats anglais, italien... voire sur la Coupe du Monde ou la Coupe d'Afrique des Nations ? 
Nous verrons. Pour l’instant, l’offre foot est déjà abondante pour un bouquet qui se veut généraliste.


On vous a également reproché le prix du forfait en Algérie : 12 000 Dinars les six mois, soit 120 euros, un SMIC algérien. Quel public Canal Overseas vise-t-il dans cette région ? Avec quels objectifs chiffrés à court terme ? Les premiers retours sont-ils concluants en terme de nombre d’abonnés ?
Le prix du « Bouquet de Canal + » reflète la qualité de notre offre qui est avant tout  un produit Premium. Ce prix s’explique donc par la qualité des chaînes, notamment des trois chaînes premium de CANAL+ et par les droits que nous avons acquis. Notre offre s’adresse principalement au pouvoir d’achat de notre cible, c’est à dire aux classes moyennes et supérieures. En Algérie, l’offre est commercialisée depuis presque deux mois et remporte un vrai succès. Nous avons vendu plusieurs dizaines de milliers de cartes.


Le public visé au Maghreb est-il le même qu'en Afrique subsaharienne ?
Non car  le modèle marketing du bouquet au Maghreb est aujourd’hui plus limité : un seul bouquet, pas d’option, uniquement des cartes prépayées, une cible unique de clientèle avec les classes moyennes et supérieures. En Afrique Sub-saharienne nous sommes un media actif depuis près de vingt ans. Nous redémarrons à peine au Maghreb ; chaque chose en son temps.



Comment Canal Overseas aborde-t-il la question du piratage au Maghreb ? Est-il question de l'éradiquer, à terme, ou bien davantage de faciliter l'accès à une offre légale à un certain public, quand bien même des offres pirates subsisteraient ?
L’importance du piratage s’explique notamment par le fait que les téléspectateurs du Maghreb n’avaient pas accès à une offre légale de chaînes françaises. Le seul recours était le piratage direct, ou indirect, par l’accès à des bouquets pour lesquels les droits audiovisuels n’étaient acquis que pour la France. Avec le « Bouquet de Canal + », en partenariat avec ARABSAT, il y a désormais une alternative. Par ailleurs, notre offre est distribuée sous forme de cartes prépayées de 6 ou 12 mois, dotées d’un système de cryptage sécurisé grâce à la dernière génération de carte VIACCESS (PC 4.0). Ce système est très fiable. Et enfin grâce à notre partenaire satellitaire, ARABSAT, la couverture du monde arabe avec le satellite BADR-6 nous assure une séparation entre marchés des deux rives de la Méditerranée. Avec le « Bouquet de Canal + » qui est une offre légale, nous garantissons à nos abonnés la tranquillité, la simplicité et la continuité de service, ce qui n’est pas le cas quand il s’agit d’une offre piratée.



Est-il plausible d’imaginer un Mondial de football diffusé en Algérie uniquement par Canal Overseas, alors que le gouvernement y a subventionné des cartes ART, en 2006, pour permettre à ses citoyens, en colère en raison de la non diffusion de l’événement sur la chaîne publique, de regarder cet événement sportif ?
La question ne se pose pas à ce stade ; et je rappelle qu’en Afrique Sub-saharienne, là où nous avons les droits de la Coupe du Monde, nous partageons des matchs avec les grandes chaînes nationales qui sont des partenaires importants.





Canal Horizons a cessé d'exister en 2000, au Maghreb, pour cause de non rentabilité. Ce service était-il rentable en Afrique subsaharienne ? L’est-il toujours ? Est-il possible d’estimer la part de l’Afrique dans le chiffre d’affaire de Canal Overseas ?

Le modèle qui existait jusqu’en 2000 au Maghreb était très différent du nouveau bouquet que nous venons de relancer avec ArabSat : il n’y avait auparavant qu’une seule chaîne, un modèle de commercialisation lourd avec de la gestion d’abonnés. En Afrique subsaharienne, où le marché n’est pas touché par le problème de la couverture directe des satellites européens, notre développement s’accélère ; notre nombre d’abonnés a cru de 35% en 2008 avec nos nouvelles offres ACCESS, contre 17% de croissance en 2007.


Vous estimez que l'Afrique est « le continent le plus prometteur en termes de développement économique ». Pourquoi ?
L’Afrique, vue d’ailleurs et notamment d’Europe, est un continent dont le potentiel économique est largement sous-estimé. La hausse des investissements étrangers, l’augmentation du pouvoir d’achat de la classe moyenne ainsi que du taux d’équipement, l’essor des services et pas seulement de la téléphonie mobile, sont des faits concrets. La consommation de télévision concerne près de 90% de la population, et l’équipement des foyers croît rapidement et dépasse 50% dans certains pays. Avec plus de 45 millions de foyers dans des pays où la télévision francophone est consommée, la demande pour une télévision numérique payante de qualité va croître fortement. Pour cela il faut une couverture globale, une offre diversifiée où les chaînes locales occupent une place importante (elles sont déjà douze sur notre bouquet CANALSAT HORIZONS) et des tarifs diversifiés pour élargir la cible des foyers intéressés.


Quels sont vos principaux concurrents en Afrique ? Le marché de la télévision payante est-il réellement concurrentiel sur ce continent ?
Contrairement à une idée reçue, la concurrence y est très forte et s’accroît rapidement: le piratage, bien sûr, est le premier concurrent et c’est un concurrent d’autant plus redoutable qu’il est déloyal. Mais aussi des centaines de câblo-opérateurs, les diffuseurs terrestres MMDS (Multipoint Multichannel Distribution Service, ndlr), des grands opérateurs panafricains comme le sud-africain Multichoice, qui couvre certaines régions francophones importantes d’Afrique centrale. Un exemple : dans un pays comme le Cameroun, où nous avons environ 15 000 clients, il y a plusieurs centaines de milliers de foyers abonnés aux réseaux câblés concurrents de notre offre.


Canal Overseas a-t-il un rôle de producteur à jouer en Afrique, plus important que celui qu'il endosse actuellement (Afrikart, Talents d'Afrique...) ? Vous reproche-t-on de ne pas être suffisamment actif sur ce créneau ?
CANALSAT HORIZONS apporte un véritable contenu de proximité : un film, documentaire ou concert, est diffusé tous les mois sur CANALSAT HORIZONS. Nous produisons aujourd’hui quatre émissions dédiées à l’Afrique : Couleurs Horizons, Talents d’Afrique, Afrik’art et Zoom Horizons. Dans le domaine cinématographique, nous avons également coproduit plusieurs dizaines de films africains tels, pour les plus récents, « le Roi Debout » de Jean-Marie Teno, « Cœur de Lion » de Boubakar Diallo, « MinYé » de Souleymane Cissé ou « les Feux de Manfare » de Mansour Wade. Nous diffusons aujourd’hui douze chaînes africaines ainsi que trois radios africaines, ce qui les rendent accessibles dans plus de vingt pays d’Afrique Subsaharienne.


Propos recueillis par Saïd Aït-Hatrit.
Source :Afrique magazine International

mercredi 1 avril 2009

Jean-Noël Tronc : « Nous aurons les droits du Mondial »


 
01/04/2009
Il détaille le retour de Canal+ au Maghreb et révèle ses ambitions pour l’Afrique: conquête de nouveaux marchés et lutte contre le piratage.
Jeune Afrique: Annoncé en janvier, le retour de Canal+ au Maghreb est déjà effectif en Algérie. Quelle différence avec Canal Horizons des années 2000?
Jean-Noël Tronc: Il y a trois grandes différences sur le contenu, la diffusion et la commercialisation. Le bouquet comporte 25 chaînes quand il y en avait 1 à l’époque. Pour la diffusion, désormais satellitaire, elle se fait sur Arabsat, ce qui nous permet d’offrir aussi 200 chaînes arabophones. Surtout, Arabsat ne couvre pas l’Europe, d’où un prix plus bas qu’en France sans risque de contagion entre les deux marchés.

Mais l’abonnement en Algérie revient à 12000 DA [130 euros] pour six mois, c’est l’équivalent du salaire minimum…
Notre offre est adaptée au pouvoir d’achat de notre cible, c’est-à-dire aux classes moyennes. Le prix est de 18 à 20 euros par mois, ce qui est nettement moins cher qu’en France. Ce montant est d’ailleurs indicatif; ce sont les distributeurs qui fixent les prix. C’est la troisième différence avec le passé: la commercialisation passe par des cartes prépayées. Alors que Canal Horizons supportait des charges très élevées, avec un modèle d’abonnements gérés par des filiales [au Maroc et en Tunisie, NDLR], des boutiques, des centres d’appels.

À quel seuil situez-vous l’équilibre?
Pour l’Algérie, autour de 100000 cartes. C’est ambitieux parce qu’il faut disposer du réseau qui permette de les commercialiser et avoir une offre suffisamment attractive dans une zone très touchée par le piratage. Mais c’est aussi une estimation prudente compte tenu du marché potentiel. Il y a 7 millions de foyers algériens équipés à 80 % de paraboles et l’on estime entre 5 et 6 millions le nombre de décodeurs dits « démo TPS » au Maghreb. D’où notre choix d’un système de cryptage compatible avec les décodeurs TPS: le client n’a qu’à glisser sa carte dans le décodeur.

Quand vous lancerez-vous au Maroc et en Tunisie?
Nous avons engagé les demandes d’autorisation au début de 2009. Nos dossiers sont en cours d’examen au Maroc et en Tunisie. Nous visons une ouverture dans les trois pays avant la fin de l’été.

Le public maghrébin est friand de sport. Or vous n’avez pas les droits pour le Maghreb…
Il est vrai que les principaux droits pour le sport, notamment ceux du football, sont détenus pour l’instant par d’autres. La vente de ces droits s’est faite pour une zone qui était l’ensemble du monde arabe. Du coup, ce sont des acteurs du Moyen-Orient qui ont acquis les droits pour le Maghreb alors que ce marché n’est pas forcément central pour eux. Mais la situation peut changer. Les ayants droit adaptent leur offre à la demande. Peut-être qu’au prochain rendez-vous, selon le succès qu’on aura rencontré, apparaîtra un marché spécifique du Maghreb…

En attendant, vous ne diffuserez pas les matchs de football les plus importants…
Au contraire: grâce à notre accord avec le bouquet arabe ART nous pouvons offrir en direct les matchs de la Ligue des champions et le meilleur match de la L1 française chaque dimanche soir, sans oublier l’émission Canal Football Club. Et nous offrons trois chaînes de grands clubs, OL TV, OM TV et Girondins TV, en plus d’InfoSport. Le renforcement de notre offre sport est la grande nouveauté que nous avons annoncée à Alger.

En Afrique subsaharienne, vous êtes-vous partagé le marché avec Multichoice?
Avec cet opérateur sud-africain, nous sommes plutôt concurrents dans certaines zones, comme au Cameroun, où une grande partie de la population est bilingue. Mais nos cibles respectives ne sont pas les mêmes: les téléspectateurs anglophones et lusophones pour Multichoice, francophones pour nous. Nos couvertures satellitaires ne desservent pas les mêmes régions. Nous avons donc un partenariat commercial, par lequel nous diffusons une de leurs chaînes sport, et eux distribuent certaines de nos chaînes pour la partie de l’Afrique francophone mal couverte par notre satellite actuel [une partie de la RD Congo, le Burundi et le Rwanda, NDLR].

Une étude de marché attribue 600000 abonnés à Multichoice. Combien pour vous?
Nous approchons les 200000 foyers abonnés. En 2008, nous avons infléchi notre stratégie commerciale, en complétant les offres que nous avions traditionnellement, qui étaient autour de 20 euros, par des offres d’accès, à partir de 4900 F CFA, soit 7,50 euros. Grâce à quoi notre base d’abonnés a augmenté de presque 40 % en 2008, contre 17 % en 2007. Le total des foyers francophones sur tout le continent est de près de 50 millions de foyers, soit une cible d’au moins 25 millions de foyers équipés de TV.

Une filiale du groupe Vivendi diffuse en France des chaînes d’Afrique subsaharienne sur Internet. Pourquoi pas de chaînes du Maghreb?
Vous voulez parler du Bouquet africain, bouquet de chaînes camerounaise, ivoirienne, burkinabè, malienne et sénégalaises, distribué en France par SFR Neuf Cegetel et bientôt par Free. C’est une initiative conjointe de la société de production Thema et de Canal Overseas Africa. Il y a une logique marketing dans ce choix: ces chaînes n’étaient pas du tout disponibles en France alors que plusieurs télévisions d’Algérie, du Maroc et de Tunisie y sont déjà diffusées, y compris par satellite.

Est-ce qu’à terme vous envisagez de produire des émissions avec des animateurs maghrébins, qui seraient en quelque sorte l’emblème de Canal+ Maghreb?
Il est trop tôt pour le dire après seulement deux mois d’existence au Maghreb. En Afrique subsaharienne, où nous sommes présents depuis une vingtaine d’années, nous produisons trois émissions spécifiques, comme AfriKArt ou Talents d’Afrique. Une réflexion est en cours sur la captation d’autres programmes.

Dans quel pays africain le piratage est-il le plus important?
Les pays du Maghreb arrivent incontestablement en tête, notamment du fait de la proximité avec l’Europe. Il y a un marché de piratage massif, où l’on diffuse des émissions dont les droits n’ont été payés que pour l’Europe. Cela dit, jusqu’à ce que nous lancions notre bouquet, il n’y avait aucune offre légale de chaîne française ou francophone. Pour les téléspectateurs désireux d’éviter le piratage pour se simplifier la vie, il n’y avait pas de solutions jusque-là. Nous verrons bien si cela va changer.

Qu’en est-il de l’Afrique subsaharienne?
La situation est très différente, parce que ce ne sont pas des individus qui vendent des clés ou des cartes frauduleuses, ce sont surtout des distributeurs qui ne respectent pas les droits. Certains sont dans l’illégalité massive, diffusant aussi bien des DVD de productions audiovisuelles africaines dont ils n’ont pas les droits que des chaînes françaises piratées.

Un marché est-il plus touché qu’ailleurs?
On cite souvent le Cameroun, mais il y a un marché qui devient préoccupant, c’est le Sénégal. L’un des acteurs, qui a une taille importante et revendique plusieurs dizaines de milliers d’abonnés, pirate allègrement les principaux droits, et nous ne sommes pas les seuls à nous en inquiéter.

Vous l’attaquerez en justice?
Nous avons engagé plusieurs procédures. J’ai rencontré les autorités sénégalaises, qui ont montré une forte sensibilité à ce problème, et nous bénéficions de leur soutien dans la lutte pour le démantèlement des réseaux pirates.

Serez-vous prêts pour 2010, qui sera une grande année de football en Afrique?
Évidemment, car Canal+ est la chaîne des amoureux du sport! Nous aurons les droits de la Coupe du monde pour l’Afrique subsaharienne. Pour ce qui concerne le Maghreb, nous y travaillons, mais il est trop tôt pour en parler.

Propos recueillis par Faïza Ghozali et Patrick Sa pour Jeune Afrique

vendredi 13 mars 2009

Télévision satellitaire : Les dessous de la mort de GTV


13.03.2009

Télévision satellitaire : Les dessous de la mort de GTV

     Présenté comme l’opérateur de la Pay TV qui allait valoriser les contenus africains et proposer selon eux aux africains une offre adaptée à la réalité économique, culturelle de l’Afrique s’est planté en plein décollage. La raison officielle de cette mort prématurée avancée par le management est cette fameuse crise financière mondiale qui continue de s’étendre. Selon les déclarations de son représentant statutaire : « des demandes excessives sur le business causé par la crise financière mondiale qui a interrompu sa capacité de sécuriser le financement sur une durée acceptable et ne nous a laissés aucun autre choix, que de cesser des opérations »
Mais l’examen de stratégie entreprise par ce groupe pour la conquête des marchés laisses entrevoir des failles perceptibles par n’importe quel analyste attentif.
La stratégie était à deux volets : premièrement, fournir aux consommateurs des tarifs d'abonnement inférieurs (de 5000 à 25 000CFA/mois) et deuxièmement, acquérir du contenu irrésistible pour conduire ce processus. Ainsi ce deuxième aspect du contenu des programmes ne pouvait en toute évidence laisser de côté les droits sportifs qui sont comme l’arme fatale de la télévision à péage et l’Afrique n’est pas exempte de cette considération.
 

      Là où le bas blesse, comment rivaliser voire battre l’offre des deux géants, deux grands acteurs qui ont dominé la télévision payante en Afrique Subsaharienne : DSTV/MULTICHOICE Naspers – en – possession des territoires de l’Afrique Anglophone et le Canal+ de Vivendi tapis dans les territoires de l’Afrique Francophone en vendant à la fois deux mois fois chères, tout en offrant un contenu plus alléchant aux téléspectateurs ?
D’autre part les droits locaux n’étaient pas suffisamment rentables pour damer le pion aux deux géants et câblo-opérateurs opérant dans la région lusophone d’Afrique. La tentative de sauver le soldat Ryan qui consistait à vendre à Canal Plus n’a pas pu le sauver cette mort.
C’était le fameux de défi qui a emporté GTV. En outre GTV s’est aventuré dans une marché en pleine croissance où les locaux commencent à comprendre les méandres du Business notamment : HI TV, la jeune boîte plus qu’ambitieuse que dirige de main de maître le jeune Toyin Subair qui convoite déjà le marché international.
Dans la même optique, l’arrivée imminente de la coupe du monde en 2010, le lancement de nouvelles plateformes numériques de distribution de contenu (VIASAT du Ghana qui s’annonce pour la fin de l’année en Afrique).
Sur un plan purement expérimental, cela nous aurait permis de comprendre que l’Afrique apparemment regorgeant d’énormes potentialités en terme de marché pour la diffusion audiovisuelle, reste un terrain glissant où il faut bien se préparer pour l’affronter.

Source: http://www.cotewest.com/indnew.htm

 

samedi 21 février 2009

DG canal Plus Cameroun:Jackson Njiké :«Nous allons marginaliser le piratage»


21.02.2009

Dans un communiqué paru dans Cameroon tribune édition du mercredi 17 février 2009, Jean-Pierre Biyiti bi Essam a sommé les distributeurs des images de crypter les signaux des télévisions à péage dans les 60 jours suivants, conformément aux résolutions du forum national sur les activités de télédistribution de février 2008. Réaction de deux acteurs concernés par cette activité.

Jackson Njiké :«Nous allons marginaliser le piratage»

Le Dg de Canal plus Cameroun parle de ses chantiers depuis le 4 février, date de sa prise de fonction.
Votre nomination coïncide avec la résurgence d’une actualité sur la lutte contre le piratage. Quelle place allez-vous accorder à la lutte contre ce fléau ?
Nous avons, de manière générale, quatre chantiers. Le premier est naturellement celui du piratage : il faut absolument qu’on arrive à marginaliser ce fléau, en créant un cercle vertueux qui ferait que Canal, aussi bien que ceux qui font le piratage aujourd’hui, soient gagnants. Nous avons commencé à discuter avec eux. Certains sont d’accord pour mettre sur pied un système de cryptage. Mais, ils ne peuvent investir aujourd'hui sans avoir la garantie que les autres vont sortir du système illégal actuel. C'est pourquoi nous devons tous les aider.
Qu’allez-vous faire concrètement pour lutter contre le piratage ?
Nous ne venons pas pour tuer les câblodistributeurs ; nous voulons qu’ils s’inscrivent dans un cercle vertueux où tout le monde va être gagnant. Les chaînes Canal sont parmi les plus belles au monde et les droits que nous payons pour diffuser les films et les matches de football par exemple sont extrêmement élevés. On ne peut pas continuer de tourner à perte. Nous avons ce que nous appelons des prérequis que nous allons proposer aux plus sérieux des cablo-distributeurs pour pouvoir travailler avec nous. Tout le monde va trouver son compte. Ceux qui n’ont pas les moyens de suivre peuvent de venir des sous-distributeurs. Mais ceux qui n'entreront pas dans ce cercle vertueux souhaité autant par les opérateurs que les pouvoirs publics seront dénoncés.
C’est de l’incitation. Ça ne marche pas tellement et le ministre vient de rappeler une fois de plus à l’ordre…
Lors du forum national sur les activités de télédistribution organisé en février 2008, des résolutions avaient été prises. Nous avons respecté notre parole en nous installant au Cameroun sous forme de filiale. Les distributeurs d’images quant à eux doivent respecter la leur, en renonçant à distribuer des chaînes dont CanalSat a les droits. Beaucoup respectent cela en partie dans les grandes villes. Mais quand il y a un grand match de football, ils piratent nos images. Dans les zones reculées, c’est encore le piratage sans frein.
Quels sont vos autres chantiers ?
Le deuxième chantier est l’image de Canal au Cameroun. Il s’agit de démontrer aux Camerounais que Canal horizons est une entreprise camerounaise qui ne vient pas seulement faire des bénéfices comme le font croire certains. Nous étions installés à travers un certain nombre de partenaires locaux et nous allons devenir une filiale. Mais depuis, nous avons toujours payé nos impôts dans les règles, entre autres choses.
Le troisième chantier est d’ordre commercial : il nous faut absolument augmenter le nombre d’abonnés. En Côte d’Ivoire, on a 60.000 abonnés pour une population similaire à la nôtre. Au Sénégal, 40.000 abonnés, au Gabon, avec moins de 2 millions d’habitants, on a 25.000 abonnés. Au Cameroun, actuellement, on n’en a que 14.000. Cela est certes lié au système de piratage environnant, mais ça reste une grosse anomalie. Notre objectif dans les deux ans qui suivent est d’atteindre les 30.000 abonnés.
Enfin, le quatrième chantier est celui de la participation à la vie sociale. En parfaite harmonie avec les autorités, nous voulons participer à la vie sociale, aider la culture et le sport.

Source : Le jour

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