mardi 22 septembre 2009

Jackson Njike - « 50% de nos revenus vont aux chaînes éditrices »

22.09.2009

interview 

Jackson Njike, directeur général Canal Sat Cameroun, apporte des précisions.

Depuis l'interdiction pour les câblo-opérateurs de redistribuer les chaînes du groupe Canal, y a-t-il eu un impact sur le nombre d'abonnés ?
Il y a effectivement eu une augmentation de nos abonnés. Il y avait un vrai lien entre le phénomène de la piraterie de notre signal et la situation du parc abonnés. Depuis la suspension de cette redistribution illicite, on y voit beaucoup plus clair. Actuellement, nous oscillons entre 15.000 et 18.000 abonnées, puisqu'il y en a à peu près 2000 dont les abonnements arrivent à expiration et qui doivent renouveler.

Où en est-on exactement avec les discussions engagées avec les câblo-distributeurs à l'issue du forum de la télédistribution en février dernier ?
Disons que nous devons faire face à la mauvaise foi de certains opérateurs, dont on a le sentiment qu'ils nous tournent un peu en bourrique. Pour l'instant, nous avons opté pour un système de tolérance, en attendant que les négociations se poursuivent. Certes, en ce moment nos chaînes premium (Canal horizons, canal plus cinéma, canal plus sport, sport+) ne sont plus distribuées, mais il faudra l'étendre aux autres chaînes du bouquet puisque en réalité, 50% de tout ce que nous percevons n'entre pas dans nos poches, mais va aux chaînes éditrices. Ça veut dire que même Tf1, Infosport, ou Disney Channel, qui continuent à être diffusées dans les bouquets, le sont de manière illicite. Mais nous maintenons ce régime de la tolérance. Plus tard, si les choses n'évoluent pas, il faudra sans doute passer à une phase plus répressive.

Quels sont les principaux points d'achoppement ?
Les discussions achoppent surtout sur des problèmes techniques. Nous avions comme principales exigences l'instauration d'un système de cryptage et l'accès aux différentes bases de données. Et en plus de ces pré-requis techniques, il y a le problème du prix. Beaucoup d'opérateurs ont commencé l'activité de la télédistribution sans en comprendre le modèle économique. Car il y a d'importantes questions des droits des chaînes. C'est pour cela par exemple que le cryptage est nécessaire. Un bouquet qui n'a pas les droits de retransmission de la formule 1 par exemple, et qui diffuse Tf1, doit crypter quand le championnat de formule 1 passe.

Les tentatives d'assainissement actuelles au niveau de Yaoundé avec les regroupements en zones et peut-être bientôt l'exigence de cryptage, vont-elles dans le bon sens selon vous ?
Pour l'instant, on regarde un peu tout ça de loin. Le problème, c'est qu'on ne sait pas très bien qui organise le secteur. On ne comprend pas bien le rôle de la Scaap, celui de Planète média, des syndicats, etc. Il faut d'abord que le secteur soit organisé, pour savoir exactement qui perçoit quelle redevance et pourquoi. De plus, le problème ne peut être réglé au niveau de la seule Communauté urbaine de Yaoundé. Si la question est réglée à Yaoundé, il restera Douala et les autres villes. C'est une initiative nationale qui doit être prise pour l'assainissement. C'est pourquoi même si ça va un peu dans le bon sens, et que la zonification peut être une solution intéressante, nous regardons tout ça avec circonspection.
Source : Cameroon Tribune

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