mardi 20 avril 2010

Cameroun: de nombreux foyers toujours privés de télévision par câble à Yaoundé


Par Idriss Linge - 20/04/2010

Un nouveau conflit oppose la societé de vente des chaines du bouquet Canal Horizon aux câblo-opérateurs

 Echec des premières négociations
La rencontre prévue avec le ministre issa Tchiroma de la communication n’aura pas suffi à faire cesser le mouvement de grève des câblodistributeurs. De nombreux ménages sont toujours privés depuis le vendredi 16 avril dernier, d’images de télévision par câble. «Vendredi, les gens de Canal Horizons sont venus avec des huissiers, qui au moyen d’une décision de justice ont saisi notre matériel de travail. Aucune nouveauté sur l’origine de ce conflit. La société Canal Overseas Africa S.A.S accuse les câblodistributeurs de piraterie puisqu’ils exploitent et diffusent les images du bouquet Canal Sat horizons sans autorisation. Les entreprises de câblodistribution déclarent ne pas pouvoir répondre à toutes les exigences imposées par Canal Overseas Africa S.A.S. Un conflit vieux de plusieurs années. Canal nous demande de faire passer les prix du câble à 12000 francs CFA par ménage et de leur en reverser 10%, une proposition que nous ne pouvons accepter, les gens ont déjà du mal à payer les 3000 FCFA que nous leur demandons affirme Boris qui gère une entreprise de câblodistribution à Ngoa Ekele, un quartier de Yaoundé.

Canal Overseas accusé de mauvaise fois
La situation déçoit les distributeurs d’images télévisées par câble. L’activité fait l’objet d’une patente sur la quelle est inscrit l’objet de l’entreprise : «Câblodistribution». Il est donc anormal que dans un litige opposant deux entités qui payent les impôts, que l’Etat privilégie une seule des parties affirme Boris. A travers lui, on apprend aussi plus sur les mécanismes qui sont les leurs. Canal Overseas aurait refusé de participer aux charges de la câblodistribution. Le matériel de câble, les droits de propriété sur les créations artistiques que nous payons les impôts, Canal Overseas n’en tient pas compte. Et pour fournir 60 chaînes comme nous le faisons aux ménages, nous payons pour chaque chaîne un bouquet à Canal. Evaluez donc à combien nous revient soixante chaînes si le bouquet de base est de 4000 et le maximum 38 000 francs CFA; tout ce que Canal veut c’est encaisser des sous et l’Etat les soutient, ajoute-t-il avec désolation. Pour certains observateurs, la décision du juge est inopportune en ce sens. Le conflit oppose deux entités intervenant dans le secteur économique au Cameroun. Les troubles sont nés de l’absence de législation dans le secteur et l’Etat doit tenir compte de ce paramètre.

La coupe du monde en enjeux?
Selon certains commentaires, c’est la perspective de la prochaine coupe du monde en Afrique du Sud qui serait au centre des enjeux. Il y a deux ans, un problème analogue était survenu, juste avant la coupe d’Afrique au Ghana et avait conduit à la suspension de diffusion des chaînes du groupe Canal Plus. Le ministre de la Communication (Mincom), de l’époque, Jean-Pierre Biyiti bi Essam avait convoqué les différents membres du comité de suivi des résolutions du forum national sur les activités de télédistribution au Cameroun. Les éditeurs, les télé-distributeurs et les pouvoirs publics qui jouaient pratiquement le rôle d'arbitre, s'étaient, entre autres résolutions, accordés sur un délai de cinq mois pour parvenir à une sécurisation totale des réseaux par cryptage des signaux diffusés. Les télé-distributeurs avaient déjà fait prévaloir les contraintes techniques et l'ampleur des implications financières qu'imposait le cryptage des signaux querellés. Il s'agit pour les câblodistributeurs locaux considérés comme pirates, de procéder à des installations techniques susceptibles de procéder au cryptage des programmes astreints à cette exigence.

Source : http://www.journalducameroun.com/

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